As-tu vu, pêcheur, la fille de la mer, Peignant ses cheveux blonds dorés. Au grand soleil au bord de l'eau ?. J'ai vu la blanche fille de la mer. Je l'ai même entendu chanter : Plaintif était l'air de sa chanson. M. Rerret écrivait au prieur des Bénédictins du Mans en 1698 : "Il n'y a pas de Breton qui ne croit l'histoire de cette Ahès comme l'Evangile, l'ayant apprise de père en fils. Ils affirment qu'elle était d'une prodigieuse hauteur. Sa tombe est dans la paroisse de Prat." Attaché à l'histoire de la ville d'Ys, le personnage envoûtant d'Ahès - ou Dahut - marque profondément l'imaginaire breton. Sa désignation en tant que "bonne sorcière" est bien sûr une euphémisation de sa nature diabolique, voluptueuse et meurtrière. Mais elle pourrait bien aussi rendre compte d'une antique dévotion à une ancienne divinité, pleine de charme(s), que le christianisme aurait tenté de faire oublier en la rangeant dans le camp du Mal. On peut également, si l'on suit Emile Souvestre, la définir comme une bâtisseuse à la façon de Mélusine. C'est elle qui aurait édifié la ville d'Ys : "Tous les korrigans de Cornouailles et de Vannes étaient venus, sur son ordre, pour construire les digues et forger les portes qui étaient de fer ; ils avaient couvert le palais d'un métal semblable à l'or (car les korrigans sont d'habiles faux-monnayeurs) et entouré les jardins de balustrades qui brillaient comme de l'acier poli." La légende de la ville d'Ys a été maintes fois rapportée. Edouard Schuré en rapporte une version romantique.
La baie de Douardenez, là où s'élevait jadis la ville d'Ys
- Françoise LE ROUX et Christian GUYONVARC'H, La Légende de la Ville d'Is, Rennes, Ouest-France, 2000.
- Jean MARKALE, La Femme celte - Mythe et sociologie, Payot, 1989 – Rééd. 2001.
- Th. HERSANT DE LA VILLEMARQUE, Barzaz Breiz, Paris, Librairie Didier & Cie, 1887.
- Emile SOUVESTRE, Le Foyer breton, Terre de Brume, 2000.
Dangereuse séductrice.
Dahud précipitée dans la mer par son père
- Dahut
- Confondue avec Ahès, la fondatrice de Carhaix (ker-ahès) et constructrice de voies romaines, que l'on retrouve dans les Côtes-d'Armor.
- Marie-Morgane ("née de la mer"), après sa transformation en sirène.
En breton : "la bonne sorcière"
Cette figure, sur l'ossuaire de Lannédern (29), évoquerait-il une Dahud-Morgane ?
Emportée par les flots lorsque son père tenta de l'emporter en fuyant, avec saint Gwénolé, la ville d'Ys submergée, et qu'il dut la laisser tomber de son cheval pour assurer son propre salut. On dit qu'elle survit sous forme de sirène.
La cascade du Gouffre, à Huelgoat, dans lequel Dahud précipitait ses amants
Fille de Gradlon, roi de la Cornouaille, et d'une fée venue de Scandinavie, ou de l'autre monde, morte en accouchant.
- Femme sensuelle, d'une ensorcelante beauté.
- Longs cheveux blonds.
vide.swf Mars Mullo