C'est Mélusine qui édifia, en une nuit, selon sa coutume, le château de Vouvant, « en trois dornées de pierre et une goulée d'ève », autrement dit avec le contenu de trois tabliers de pierres et d'une gorgée d'eau. Pour cela elle allait puiser l'eau à une fontaine distante de quatre lieues. Et comme ailleurs, se trouvant surprise avant que le travail soit totalement achevé, elle disparut aussitôt en lançant sa malédiction :
« Pouzauges, Tiffauges, Mervent, Châteaumur et Vouvant
Iront, chaque an, je le jure, d'une pierre en décrépissant. »
Et effectivement, depuis lors, chaque année une pierre se détache des bâtiments qui, un jour, se trouveront totalement effacés.
Parmi d'autres lieux, comme Lusignan, la tour de Vouvant revendique le privilège d'avoir été le lieu d'où la fée, dont le secret avait été dévoilé par Raimondin, se serait à jamais envolée. Vouvant s'est aujourd'hui emparée de la légende de Mélusine et tourisme et commerces y font largement appel. On a ainsi pu raconter que la fée revient hanter les eaux de la Mère surtout depuis que le barrage a créé le plan d'eau au pied de la Tour. On reconnaît sa présence par les nuits sans lune dans les clapotis de l'eau. Et elle aurait levé sa malédiction, dirigée contre Raimondin et son frère, lorsque la ville s'est retrouvée essentiellement gérée par des femmes.
La tour Mélusine