Noyale (ou Nolwen, Maluèn, Oluen ...) est réputée avoir vécu au VIème siècle. Jean Markale propose d'interpréter « Nolwen » comme la « bienheureuse de Noal », rattachant ainsi son nom à celui du toponyme. Elle était la fille d'un roi de Cambrie et est venue d'outre Manche avec la vague des évangélisateurs qui alors s'établirent en Armorique. On a pu supposer qu'elle aurait accompagné dans son voyage saint Mériadec, dans la chapelle duquel, près de Bieuzy-Lanvaux, en Pluvigner, on retrouve la statue de sainte Noyale. Elle souhaitait en fait consacrer sa vie à Dieu, mais son père avait décidé de la marier. C'est pourquoi elle distribue ses biens aux pauvres et se décide à fuir son pays afin de se faire ermite. Elle avait vingt ans. Accompagnée de sa fidèle servante, elle traverse la mer sur une branche d'arbre (ou, selon une ancienne version, sur une feuille de hêtre), et, parvenue à l'embouchure du Blavet, ou bien peut-être à Noyalo, elle se met à la recherche d'un ermitage. C'est alors qu'elle croise au Bezo, près de Bignan, un seigneur local, Nizan, le « tyran de Naizin », qui s'éprend d'elle et veut en faire son épouse. Elle lui oppose un net refus. Nizan insiste vainement puis, fou de colère, la fait décapiter. Elle ramasse alors sa tête entre ses mains et, toujours accompagnée de sa servante, reprend son chemin en quête d'un lieu de sépulture qui lui convienne. Elle arrive ainsi à Hembord, près de Naizin, où elle entend une femme blasphémer. Elle aspire à un endroit plus calme. Au bourg de Noyal, une jeune fille répond grossièrement à sa mère, et, une dispute éclate. Noyale et sa nourrice poursuivent donc leur chemin. Un peu plus loin, au creux d'un vallon, elles prennent un peu de repos contre un rocher, et trois gouttes de sang tombent à terre de la tête coupée. Aussitôt trois sources jaillissent du sol. A moins qu'elles ne soient nées, selon certaines versions, des larmes versées par la sainte. Puis Noyale plante en terre son bâton qui aussitôt se transforme en aubépine, tandis que la quenouille de sa servante se change en hêtre. Après avoir prié et dormi, les deux femmes boivent de l'eau des Trois Fontaines, puis, empruntant ce qui restera connu sous le nom de « Voie Sainte », reprennent leur route et finalement s'arrêtent dans le vallon. C'est là que Noyale choisit de reposer. Elle s'allonge donc et peut enfin rendre en paix son âme à Dieu. Et l'on dit que Nizan, ou bien un seigneur impie du nom de Renoche, en tentant d'inonder le lieu où Noyale fut ensevelie, périt noyé, ou bien se voit condamné à errer éternellement le long du ruisseau. On dit aussi qu'il aurait continué à hanter les parages, menant la chasse sauvage, ou bien se transformant en quelque animal malfaisant, et plus particulièrement en cheval, l'un de ces chevaux diaboliques qui hantent les carrefours à la recherche d'un cavalier, incitant les ivrognes attardés et égarés à monter sur son dos pour les entraîner dans une course folle avant de les jeter dans une mare. On peut toujours voir aux Trois Fontaines la pierre dite « Lit de sainte Noyale » sur laquelle la sainte s'est reposée (un paysan l'a récemment déplacée de son champ, et l'on dit qu'il a depuis souffert d'un mal de dos), ainsi que son « Prie-Dieu » qui a gardé l'empreinte de ses genoux. L'on a également prétendu avoir retrouvé, en 1954, une autre pierre, la « Chaise de sainte Noyale » ; mais celle-ci aurait à nouveau disparu.
Deux des Trois Fontaines