C'est du bout de son bâton que saint Efflam, pour soulager le roi Arthur, a fait jaillir la fontaine qui se trouve au pied de la chapelle de Toul-Efflam. Son flot, qui a été canalisé dans des bassins successifs, a été mis à contribution par les traditions locales. Paul Sébillot a relevé quelques-unes des pratiques auxquelles elle donnait lieu : L'eau de la fontaine permettait aux conscrits de tirer un bon numéro pour échapper à l'armée : une vieille femme y trempait à minuit deux serviettes blanches qu'elle plaçait ensuite en croix, toutes mouillées, sur la poitrine du conscrit. Mais c'est surtout des questions que l'on y posait, en observant le mouvement de morceaux de pain (ou d'aiguilles) que l'on jetait dans l'eau. Ils parvenaient dans un bassin où un remous permettait de révéler quelques secrets : Test de mariage : deux morceaux de pain doivent rester à la même distance tout au long du trajet, sans s'éloigner, sinon le mariage est compromis Test de tromperie : le mari soupçonneux dépose trois morceaux de pain dans la fontaine ; celui qui représente le saint doit se rapprocher des deux autres si les soupçons sont sans fondement. Test de dénonciation : un lundi, à jeun, on jette plusieurs morceaux de pain dans la fontaine, auxquels on donne les noms de ceux que l'on soupçonne de vol : le coupable est désigné par celui des morceaux qui reste au fond.
La fontaine Saint-Efflam