C'est au IXème siècle seulement que les reliques de saint Ronan reviennent des Côtes-d'Armor où il a terminé sa vie. La légende cependant lui accorde un retour plus précoce, et plus édifiant. A sa mort à Hillion, trois diocèses et/ou trois comtes se disputent l'honneur, pour Vannes, Rennes et la Cornouaille, d'hériter de ses reliques. On s'en remet donc au jugement du ciel. Son corps est déposé sur un une charrette, et confié sans conducteur à deux boeufs non domestiqués qui prennent en charge seuls le convoi. Ceux-ci le ramènent ainsi jusqu'à son ermitage de Locronan, ou bien peut-être, en un premier temps, à la chapelle du Camp des Salles qui, en tant que palais du roi Gradlon, constituerait le centre primitif de Locronan. Arrivés à Trobalo, les boeufs s'arrêtent et refusent d'avancer jusqu'à ce que le comte de Cornouaille fasse donation au saint du terrain attenant à son oratoire. Puis le cortège tourne à gauche et commence à suivre le trajet que le saint parcourait de son vivant. Il traverse Kernevez et passe ainsi auprès de Keben, occupée à laver le linge. De fureur, celle-ci frappe un des boeufs de son battoir, et lui brise une corne. C'est un sur le Plas ar C'horn, que la corne brisée tombera. Un peu plus loin, la terre s'ouvre, vomit des flammes et engloutit à jamais Keben qui a suivi le convoi. Enfin, les boeufs s'arrêtent, indiquant le lieu de sépulture du saint. C'est du moins ce que rapporte la tradition locale, pour laquelle cet épisode se situe bien avant que ses reliques soient transférées à la cathédrale de Quimper.
La rencontre du convoi funèbre de Ronan avec Keben (panneau de la chaire de l'église)