A la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur.
Selon un dicton populaire, le temps au 2 février indique la fin de l'hiver : si le jour est nuageux, alors le printemps sera précoce ; si le jour est clair, l'hiver durera encore 40 jours !
La tradition rapporte volontiers cette prévision météorologique (ou sans doute plutôt la phase de la lune : si la nuit le ciel est dégagé et si on peut voir son ombre) à la déshibernation de l'ours :
Dans la nuit du 1er février, à minuit,
L'ours sort de son antre pour observer le ciel.
Si le ciel est clair, si les étoiles brillent,
Il se lèche la patte et y rentre à nouveau.
L'hiver n'est pas fini, il y aura encore 40 jours de mauvais temps.
Si, au contraire, le ciel est couvert de nuages,
S'il pleut ou s'il neige, il ne retournera plus dans sa tanière,
Car, dit-il, l'hiver est terminé. Voici le beau temps.
Ce moment, qui peut se situer entre fin décembre et avril, est celui de la fête de l'ours (ou en certains lieux de la marmotte), célébrée à travers toute l'Europe. Il faut sans doute y voir le vestige d'anciens rites de chasse : tandis qu'en Laponie ou en Sibérie on va, avec une grande vénération, réveiller l'ours avant de le tuer rituellement et de « communier » avec sa chair, dans les Pyrénées ou en Suisse alémanique, on se livre à une mascarade où l'ours tient une place essentielle. On peut y voir l'amorce du Carnaval : le premier jour possible pour le Mardi-Gras se situe effectivement le 3 février, lendemain de la date traditionnelle pour la fête à Prats-de-Mollo, Saint-Laurent-de-Cerdans ou Arles-sur-Tech, dans les Pyrénées.
Les principaux épisodes, volontiers agrémentés d'obscénités dites ou mimées, proposent : la sortie de l'ours qui descend de la montagne, la poursuite par les chasseurs, l'attaque des filles et les tentatives d'enlèvement de "la" femme, les morts et résurrections sucessives, la capture, et le rasage qui finalement humanise l"animal.